Capitaine Albatar
Mara, Arákhnê & Uriel
Ça faisait longtemps que Mara n’avait plus mit les pieds dans le deuxième secteur. Elle se souvient des heures de fun que cela avait été que d’écumer l’espace infini dans le but de le cartographier le mieux possible. Et, aujourd’hui, elle n’est pas seule. C’est Arákhnê et Uriel que la flamme humaine avait réussi à trainer sur ce vaisseau d’exploration pour un voyage longue durée.
Si les forêts et clairières du secteur un sont plaisantes, ce n’est rien comparativement au rush d’adrénaline qui peut la gagner lorsqu’elle observe le vide spatial. C’est sans doute pour cela qu’il est si difficile de décrocher Mara du Pont ou des baies de décollage, là où elle peut observer l’immensité d’un monde qui n’existe pourtant pas réellement.
La voilà donc, avachie dans le siège du capitaine, ses longues jambes fines passant au-dessus de l’accoudoir là où son dos se cambre sur le second. La tête pratiquement à l’envers elle observe étoiles et nébuleuses colorer le rien qui s’étend autour du vaisseau, dévorant tout l’espace autour d’eux comme un insatiable.
La brune a beau adorer regarder le vide, si elle scrute l’horizon inexistant avec tant d’insistance, c’est parce qu’elle espère une attaque. Elle se souvient de batailles épiques contre les Raws alors qu’ils avaient exploré le secteur pour la première fois. A la moindre excuse, elle sera sans doute en train de sauter dans un vaisseau de patrouille pour aller s’assurer que le danger a bel et bien sonné à leur porte.
Ses deux acolytes sont perdus quelque part dans le vaisseau. Il faut dire que cela fait maintenant deux jours qu’ils ont quitté l’Arche. Ce n’est pas évident de faire sortir un gardien pour autre chose que son travail mais deux… Mara s’estime fière d’elle d’avoir réussi à les convaincre de s’éloigner aussi longtemps. Sans doute est-ce parce qu’Uriel est facile à inquiéter en menaçant de se mettre en danger totalement seule et sans aucun filet de sauvetage et qu’Arákhné doit avoir pris gout au chaos que l’éclaireuse peut dégager en mission.
Quoi qu’il en soit, ils étaient tous les deux là. Du bout des doigts, l’enflammée tripote un panneau de bords avant de se redresser sur son siège comme si elle venait de se prendre un coup de jus. Sa moue ennuyée, voir boudeuse, se décompose pour laisser place à un sourire carnassier. D’une pression sur un bouton, elle déclenche les haut-parleurs, laissant tout le vaisseau qui n’est pourtant composé que de trois membre d’équipage vibrer de sa voix chantante de contentement.
- L’équipage est attendu sur le pont. Je vous annonce qu’on a capté un signal de SOS. On va enfin s’amuser un peu dans cette boite de conserve !