Le petit dinosaure, qu'est quand même pas si petit que ça.
Mara & Uriel
L’Arche a quelque chose d’étouffant. Sans doute est-ce que Mara n’a jamais aimé rester trop longtemps à la même place… du moins, pas depuis que sa conscience s’est éveillée au sein de l’Anima. Elle a besoin de bouger, de découvrir, de ressentir le danger. A de nombreuses reprises, elle s’est surprise à se rêver aventurière et exploratrice avant sa mort. Et si elle semble oser beaucoup de choses, jamais la jeune femme à la chevelure sombre n’a osé mettre la main sur une plume DATAnima.
Elle refusera d’admettre cette appréhension qui lui tord les tripes. Et si elle avait eu une vie chiante ? Et si elle n’avait été que l’ombre de ce qu’elle est aujourd’hui ? Elle a peur que savoir qui elle était change qui elle est aujourd’hui… Malgré qu’elle gueule sur tous les toits vouloir mettre la main sur un maximum de plumes possibles, qu’elle sera la première à retrouver son identité complète, l’angoisse retient ses pas.
Alors quand elle avait réussi à mettre la main sur son bon vieux pote Uriel, elle ne s’était pas privée pour l’emmener dans une virée en extérieur. Loin des murs blancs et aseptisés de l’Arche, loin de ce bleu azur à perte de vue, loin de cette eau dans laquelle on ne peut se baigner.
Après tout, la trouvaille qu’elle a fait la dernière fois a le mérite d’être présentée. Et s’il y a quelque chose qu’elle aime plus que se mettre en danger, c’est de trainer Uriel dans ses histoires. L’homme est si taciturne et sage qu’elle se plait à l’encanailler. Et, dans le fond, s’il détestait vraiment ça, il n’accepterait pas de la suivre aussi loin dans les secteurs.
- On ne devrait pas explorer aussi loin sans vivres. Je sais que tu as dit connaître le chemin, mais si la nuit se mets à tomber on fera moins les malins si la route est bloquée par les Raws.Elle ne répond pas. Elle est concentrée sur le paysage. Sa flamme brulant vivement sur son crâne, elle détaille les cailloux qui bordent le chemin. Si elle ne s’est pas trompée…. Ah, le voilà. Elle se penche et récupère une pierre marquée d’un cercle jaune. C’est la trace qu’elle avait fait tout au long du trajet du retour pour être sûre de ne pas se perdre. Elle est peut-être inconsciente la majeure partie du temps mais elle exerce malgré tout son métier correctement.
- Hé ho, Mara. On est encore loin ?L’intéressée s’esclaffe d’un rire bruyant avant de se retourner vers son ami. Le caillou retrouve le sol d’où il vient. Elle fait demi-tour pour venir passer l’un de ses bras fins autour des épaules musculeuses du gardien.
- Uriel, Uriel… C’est justement ça qui rend cette expédition aussi cool. Et, tu vas voir, ça en vaut grandement la peine. On n’est plus très loin, si le troupeau n’a pas bougé depuis la dernière fois.Et elle le laisse là sur cette information. Elle se détache de lui et reprends sa marche d’un pas vif et confiant, sa flamme s’agitant comme si elle était sentiente et amusée. Et alors qu’ils quittent un passage plus dense de la forêt, ils débouchent sur une vallée au fond de laquelle une rivière coule.
Mais ce n’est pas l’eau qui attire leurs regards à tous les deux. Elle écarte les bras en grand, soufflant un « Tadaaaaa ! » excité alors qu’un large sourire lui monte aux lèvres. Elle scrute le visage de son ami alors que, à une centaine de mètre d’eux à peine, un troupeau de dinosaures herbivores est en train de paitre paisiblement.
- Ce ne sont pas des Raws, il n’y a pas grand-chose à craindre. Si on a de la chance, on croisera quelques carnivores aussi ! Viens, on va les toucher !Sans plus attendre, elle dévale la pente en face d’eux, se souciant à peine de savoir si Uriel va la suivre ou non. Elle le connait, il n’est pas gardien pour rien. Il ne la laissera pas se mettre en danger seule en la regardant faire. C’est sans doute une forme de manipulation mais la jeune femme s’en moque globalement. Ce qui compte, c’est le résultat.
Au plus proche d’eux, un groupe mélangeant Edmontosaurus, Iguanodons et Parasaurolophus. Alors que Mara cavale dans leur direction, certains commencent déjà à relever la tête, comme pour évaluer la présence d’un potentiel danger.